ma corde à ligne

cher.e toi.e je t’écris encore un petit mot

c’est pour te dire que je me poursuis sur

ma corde à ligne click là

pour lire le ruban de textes le fil la corde…

à tout bientôt!

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dernier feu du jour

solstice d’hiver 21•12•2013 — 16:16

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Raccordement d’espace dans le solstice

Raccordement d’espace

cher.e toi.e,

le temps roule et file même dans le numérique. je dis ça parce que les ans ont accumulé près de 3Go de textes et d’images sur les Trajectoires vers l’incertain depuis 2005! (WordPress compte les ans depuis 2007).

je dois surtout te remercier d’accompagner depuis tout ce temps mes traces de doigts, mes lavages de gants intempestifs, le grattage de mains, mon coupage d’ongles à la va-vite, les savonnettes pas toujours roses ou drôles, l’eau grise de certains jours, le dégraissage des humeurs restées coincées entre mes phalanges, les chroniques en patatras, les poèmes inachevés que je laisse à la traîne, la gravité des passages, les chansons étranges et pas si chanson finalement (ou oui vraiment mais c’est un secret), les essais infructueux, Et les coquilles! ha! bordel, les coquilles… je te trouve bien patient.e avec moi.

merci, un grand merci pour tes yeux qui lisent et tes mains qui parlent parfois dans ces pages de ciels que tu lis et où je lance des tentatives de traduction d’états d’êtres et d’instants vifs, en tentant de trouver la vibration juste, la tonalité…

comme plusieurs l’auront constaté, je ne peux pas ne pas écrire — mais quelle idée me traverse d’écrire! — ou bien je tiens un crayon, une tablette iPad, ou bien je barbouille avec les deux mains, ou je fais de la photo, (et des enregistrements pour un de ces jours) — si bien que j’ai décidé de poursuivre cette sorte d’expiration expressive et de réouvrir une petite porte (qui dormait) donnant sur un espace contigu.

pour le moment, cet espace intimiste est intitulé Ma corde à ligne. aussi, j’y ai installé « une poulie de ciel » pour glisser sur la drisse du jour et pour que tu puisses répondre — si le coeur t’en dit — dans cet espace de petites cordes tressées, nouées, tendues.

tu es bienvenu.e

* * *

dans le solstice

ha oui!

c’est le solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année dans mon pays, la nuit tombera à 16h13 précise et je te ferai signe si j’attrape ce moment ; c’est donc aussi la nuit la plus longuela nuit du Nord, celle qui ouvre la saison d’hiver, et où la Terre penche comme une toupie dort.

j’aime ce moment de l’an, j’aime parce que soudainement la nuit réelle du cosmos nous baigne plus que jamais, elle nous plonge dans ce tissus de matière sombre sans maille, immense, concrètement immense, telle une psyché infinie.

toujours aussi candidement (mais oui c’est un aveu), j’espère que la profondeur des espaces nous rincent d’ondes transformantes et créatives, j’espère, toujours, que la noosphère planétaire s’allume de beauté nouvelle — comme je voudrais que les guerres s’arrêtent, et que tous les protagonistes quels qu’ils sont soient sidérés par leur stupidité, qu’ils soient subitement frappés par leur inaptitude à la vie ; si seulement leur conscience pouvait …

oui, je sais, je rêve debout

Bon solstice d’Hiver!

Bonne vie et à bientôt!

je te salue avec chaleur,

Catrine

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petites notes (avec des croquants) 2

p e t i t e s n o t e s

(avec des croquants)

:

• ce qui use ce n’est pas d’être seul, mais de ne pas se comprendre dans la solitude

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• il faut refuser d’être mort avant que la Mort ne vienne,
et
vivre fort pour ensuite l’accueillir avec le moins de regret possible

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• tout dogme […] produit son chien

quel qu’il soit, le dogme entretenu conditionne des générations entières d’êtres maintenus à l’état de chiens

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• tout pouvoir […] produit sa hyène

le pouvoir maintenu transforme immanquablement le chien en charognard éhonté

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in/poème — d’autres nuages

d’autres nuages

d’autres nuages sortent 
par nos oreilles
et le nez
ils fulminent et culminent 
sous les étoiles 
nous les cachent à force
qu’on croirait que 
le ciel nous charrie

mais il n’est rien de tel
car tous nous charrions nous-mêmes
nos nuages

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si — le miracle

si le miracle existait je souhaiterais

que les fous et les destructeurs se réveillent avec une marque ineffaçable dans le front et que tous les crédules qui les écoutent aient les oreilles affublées du même signe, car ainsi on verrait clair…

pour ce miracle, la nuit elle-même ferait l’office puisqu’elle porte conseil.

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si le miracle existait je souhaiterais

que du jour au lendemain toutes les femmes de la planète retrouvent leur memoire ancestrale et se comprennent et que plus une seule ne veuille jouer le jeu de l’homme car ceci rendrait évidente l’absurdité maladive de la phallocratie

pour ce miracle la foudre elle-même frapperait puisqu’elle saisit l’intégrité.

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aussi, si le miracle existait je souhaiterais

que tous les hommes de la planète se sortent le pénis de la tête et du coeur pour le remettre dans le slip, et qu’ainsi la pensée du monde humain puisse se recommencer

pour ce miracle le fouet d’une tempête solaire agirait car il transperce tout avec rigueur, jusqu’à l’âme.

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si le miracle existait je souhaiterais

que tous les êtres humains vivants sur Terre prennent soudainement pleine conscience de leur être ainsi que de l’implication réelle complète du sens d’être vivant, avec étonnement et joie

pour ce miracle un seul jour suffirait parce qu’il produit le choc du présent.

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si le miracle existait je souhaiterais

pour les enfants : un monde qui s’écoute et s’entend, qui prend le temps d’exister dans la présence au présent, pour cultiver sa qualité et cultiver ainsi un futur pour l’humanité

pour ce miracle, ce véritable miracle, il en faudrait bien des miracles.

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in/poème — des nuages

des nuages

c’est bien connu
les nuages
poussent dans les arbres
qui expirent nus

il n’y a qu’à regarder

les nuages
poussent aussi sur notre tête

ils naissent subitement
d’une chaleur qui s’enfuit
de la buée qui s’échappe
d’une perle de sueur
d’une petite idée
qui mine de rien
s’envolent

si bien que
sans savoir
tu es des nuages

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la cigarette de Catrine

je roule une cigarette de tussilage, damiane, feuille de lavande, rose broyée et sativa, tu en veux une ?

… j’allume :

• réflexions sur des tas de négligences et leurs répercussions

parmi les heures grises que des faits humains noircissent, s’avance angle par angle le jour dit de l’Hiver. les feuillages d’ors et de cuivres sont pilés et dérivent le long des trottoirs, se mouillent de neige sale. s’y dissimulent des crottes oubliées par des maîtres négligents ou inconséquents ou absents à eux-mêmes, telles des coquilles vidées, autant qu’ils le sont à la pauvre bête qui n’attend que le lien d’affect. mais tout est traité comme des rebuts. tout. tout l’homme. son passé. son présent. son futur. rebuts. poubelles.

en regardant une capsule documentaire à propos de recyclage des plastiques en Angleterre — et récupérant tous les plastiques et emballages de cosmétiques et parfums — je me suis senties interpelée en tant que québécoise et me suis interrogée sur ce qui est recyclé ici (deux sortes de plastique seulement, un peu de papier, le reste est envoyé dans d’autres pays…), et immédiatement un horrible sentiment de honte m’a envahie.

je ne suis pas une activiste. je ne pars pas en guerre. mais je me questionne à propos d’un désengagement, d’une absence à soi-même, d’un Oups sociétal et politique aux conséquences graves, je veux dire que nous avons établit des parcs publics sur des remblais de dépotoirs et y avons même élevé des tours d’habitations, les enfants y vivent et jouent. et immédiatement l’horrible sentiment de honte me tient.

ensuite on nous parle de problèmes de santé

et ensuite on nous parle du coût des problèmes de santé

et encore ensuite on nous parle de problèmes de santé mentale

et des coûts

et d’éducation

puis du coût de …

puis de taxes sur un tas de « parce que »

… ça coûte cher à tout le monde

de construire sur des rebuts non traités…

MAIS C’ÉTAIT QUOI L’IDÉE?

si la droiture commande la droiture, la bienveillance appelle la bienveillance, incidemment le médiocre génère le médiocre : je veux dire que rien de sain ne sortira des monticules de déchets des anciennes décharges publiques que cachent les remblais, rien d’autre qu’un sentiment sous-jacent ou omniprésent d’être un rebut …à soi-même, à sa société, à son monde. comment le discours pourrait-il en être autrement, comment la pensée pourrait-elle exprimer autre chose puisque et vu ce terreau de détritus? et sur combien de générations s’établissent ces faits (habiter sur les remblais)? …et les conséquences?

je ne jète pas la pierre aux urbanistes, ni aux sociologues, ni aux architectes, ni aux contracteurs, je ne jète pas la pierre à la ville de Montréal ou aux arrondissements qui s’étendent … je ne jète pas la pierre …mais il y a des responsables de hauts niveaux qui prennent des décisions nocives et dont les coûts sociaux sont si importants qu’ils auraient dû consulter des psychologues ou des agriculteurs, les deux auraient répondu dans un même sens : un sol toxique produira des plantes toxiques ; le milieu est crucial pour développer et éduquer des êtres.

… est-ce que depuis plus de cinquante ans les gouvernements promeuvent véritablement d’établir le peuple du Québec (en voie de disparition) sur les décharges insalubres, et ce sans avoir vu venir les impacts (coûts, santé, état psychologique) sur les individus et la société? ah vraiment? et on se laisse faire?

là, j’ai honte des « beaux parcs » qui parcèment mon quartier, j’ai honte du vert mensonge qui triche avec nous, j’ai honte.

*

* *

• lecture – Décharge – de Nicolas Jodoin

parlant de choses dures et réelles, oui, je lis ça, le premier livre de Nicolas Jodoin. ça fait mal par bout. c’est cru, hard et heavy, si je pouvais comparer ce livre à de la musique, je dirais que c’est du métal déchiré qui gueule à fond sur des références à de grands poètes. ça parle de déchéance réelle, de désillusion, de la perte complète de l’innocence (de cette génération qui baigne dans le trash, élevée dans les ruelles, sur des tas de poubelles qui s’amoncellent), et pour bien le dire, le discours du livre serait représentatif de la mise à mort de l’innocence même de notre époque putative et pornographique.

on y lit une suite de bribes à brides abattues, le poète s’y livre avec bruits de moteur, de canettes et de tessons, la poésie est chienne, on y sent les effluves de cul, les remugles de la déperdition assentie, voulue, voire recherchée comme une finalité, suicidaire. au milieu du sordide, le ton est délibérément désabusé et une lucidité transperce et sans appeler, sans demander, elle met le doigt exactement où la laideur s’est assise et installée dans ce monde qui ce veut moderne, soit-disant civilisé et qui se ment effrontément, « dans ta face ». ici on parle d’un paupérisme confrontant dans l’être.

et « dans ta face » l’auteur pousse l’audace d’une langue qui slang, mangée ou envahie par l’anglais sans rien masquer ni faire semblant, sans fioriture, elle est orale et rêche, les images claquent. chaque page ébrèche jusqu’à la dernière.

Nicolas Jodoin, Décharge, les éditions du mur, page 81

dans l’épilogue (de ce livre qui dérange et lu à trois reprises) qui selon l’auteur représente une autre ère biographique, le discours poétique à nu de Décharge de Nicolas Jodoin touche un fil plus sensible dans son adresse et une sorte de continuité, soudain le poème semble vouloir muter et émerger de sa propre pulpe, que la voix rejoigne, et que le poème soit plus qu’exutoire.

— Nicolas Jodoin, Décharge, les éditions du mur, 2020

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